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Le blog Citoyen

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POST TENEBRAS LUX


La lutte contre l’antisémitisme à l’épreuve du péril sioniste

Publié par Karim R'Bati sur 7 Février 2014, 00:05am

Catégories : #LIBRE OPINION

La lutte contre l’antisémitisme à l’épreuve du péril sioniste
Dans un monde idéal, un monde guidé par la raison humaniste, l’antisémitisme serait le genre dont le racisme est l’espèce. En d’autres termes, on ne considérerait l’antisémitisme que pour ce qu’il est réellement, ni plus ni moins : une sous-catégorie parmi d’autres du racisme. Ainsi, par soucis d’économie dans l’expression, devrait-on bannir la sous-catégorie "antisémitisme" du discours (ce mot exclusif qui sert à désigner les atteintes à la dignité  humaine d’un peuple parmi d’autres), pour ne garder qu’un seul mot, le vocable englobant "racisme". En effet, contrairement au terme redondant à usage unique, le terme générique, lui, est d’une grande richesse sémantique (un seul mot pour plusieurs référents), puisqu’il désigne toutes les atteintes, possibles et imaginables, à la dignité humaine de tous les individus, de tous peuples du monde : " sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation " (Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 2)
Dans ce monde de raison - même si l’homme reste au fond le même et n'y échapperait pas à ses tentations - on ferait en sorte de donner un sens concret à l’art.1 de cette même déclaration : " Tous les êtres humains naisssent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ". Et puisqu’il n’y aurait qu’une seule forme possible de racisme, qu’on définirait comme "l'atteinte à la dignité humaine"l’Arabo-musulman manifesterait sans réserve sa pleine solidarité avec le Juif, victime d’actes ou de propos judéophobes, partant de sa conviction que toute atteinte à la dignité humaine de son semblable de confession ou de culture hébraïque est une atteinte à sa propre dignité humaine. En vertu de ce même principe, on ne serait pas étonné de voir le Juif d’Israël ou d’ailleurs s’indigner devant tout acte de racisme islamophobe et, animé de sa seule conscience humaine, il n’hésiterait pas à défendre la dignité des Palestiniens. Il irait même jusqu’à marcher main dans la main avec ces derniers pour protester contre les violences de l’occupation sioniste et contre les massacres des populations des territoires illégalement occupés par Israël, au mépris du droit international et des principes les plus élémentaire des droits humains. Un monde pareil ne serait certainement pas parfait, mais il serait sans doute meilleur et constituerait en soi le commencement d'une ère nouvelle dans le devenir de l’humanité.
La lutte contre l’antisémitisme à l’épreuve du péril sioniste
Pourtant, ce monde possible a très peu de chance d’exister. Et pour cause, l’idéologie dominante étant ce qu’elle est dans certains pays, notamment en France où depuis bien longtemps les rôles des bons et des mauvais on été distribué, codifié et fixé, dans les médias et dans les livres d’histoire officielle, c’est à la terreur de la pensée unique, réservant le beau rôle à l’homme blanc, c’est au dénigrement déshumanisant de l’Autre et c’est au retournement immoral des valeurs humanistes que nous assistons. Dans cette patrie dite des droits de l’homme, on banalise le racisme quand il touche les Arabo-musulmans ; parfois, on va même jusqu’à en justifier les manifestations déguisées au nom de la sacro-sainte liberté d’expression (affaire Charlie hebdo entre autres). Mais ailleurs, attention !, on prend soin de dénoncer avec vigueur "le racisme ET l’antisémitisme", pour ne parler en fait que du dernier, en prenant soin de le séparer par une curieuse conjonction de coordination qui n’en est pas une ; comme si ce n’était pas la même chose ou comme si le premier n’était qu’une sous-catégorie du second, un délit de très faible intensité et, pour tout dire, négligeable au regard de ce qui est considéré comme le crime absolu parmi tous les crimes racistes de tous les temps.
Et c’est en vertu d’un diktat sans commune mesure dans l’histoire que l’on tend à imposer le dogme selon lequel l’arrière-plan historique du racisme antisémite (la Shoah) serait le mal suprême devant tous les maux vécus ou ayant été vécus par toute l’humanité : du massacre des peuples de l’Amérique précolombienne à l’épuration ethnique des Aborigènes d’Australie, de l’extermination des Peaux rouges d’Amériques du nord aux vingt millions de victimes des purges staliniennes, des horreurs de la traite négrière aux holocaustes coloniaux, du génocide arménien à celui des Tutsi et, enfin, des crimes contre l’humanité subis par le peuple palestinien aux guerres impérialistes en Asie, en Amérique latine et au Proche-Orient. Toutes ces horreurs et bien d’autres encore n’auraient pas existé ou plutôt elles n’existent que dans les livres fermés qu’on ne cite presque jamais dans l’espace public. Seuls les crimes nazis, pour des motifs idéologiques connus, occupent le devant de la scène : on ne compte plus les publications, les fictions cinématographiques et autres programmes télévisés qui traitent du sujet avec une insistance massive et une régularité qui ne peuvent qu’interpeller les dépositaires d’autres mémoires historiques. Seul l’antisémitisme est systématiquement pointé du doigt et dénoncé avec vigueur - et tant mieux - mais le plus souvent aussi instrumentalisé dans un discours qui s’en sert moins pour défendre la dignité humaine d’un peuple parmi d’autres que pour intimider toute opposition intellectuelle au sionisme ou toute critique contre l’état raciste d’Israël.
La lutte contre l’antisémitisme à l’épreuve du péril sioniste
Trop de Shoah risquerait-il un jour de tuer la Shoah ? On peut le craindre avec raison. En tout état de cause et à défaut de lutter efficacement contre l’antisémitisme, en le reléguant à son rang de sous-catégorie du racisme, à défaut surtout d’engager un combat authentiquement humaniste, non hiérarchisant, contre toutes les formes d’atteinte à la dignité humaine et notamment à celle du peuple palestinien sur ses terres ancestrales spoliées, la machine infernale de la propagande sioniste - fondamentalement hostile aux valeurs universelles des droits humains - ne fait qu’alimenter la flamme de l’antisémitisme qu’elle prétend combattre. Elle a même, pour ce faire, besoin de raviver périodiquement la vieille thèse coloniale de l’inégalité des races (dont paradoxalement les Juifs eux-mêmes furent jadis victimes), d’instiller la haine de l’arabo-musulman, de déshumaniser le Palestinien et d’encourager en sous-main la dissolution des identités plurielles des nations d’Afrique du nord et du Proche-Orient - au risque de provoquer des réactions hostiles aux conséquences incalculables. Loin donc d’alimenter les théories conspirationnistes - qu’on dénonce souvent pour discréditer les lanceurs d’alerte - il faut bien admettre, là, qu’on est en présence d’un faisceau de faits qui attestent l’existence d’un réel péril sioniste qui se nourrit, croît et se renforce selon une permanente stratégie de tension et sur fond d’une guerre (théorique) de civilisations, à laquelle certaines élites intellectuelles cherchent à donner un semblant de vérité.
En effet, au-delà de la légitimité de la lutte antisémite, au même titre que celle de n’importe quelle autre forme de lutte antiraciste, le discours dominant aujourd’hui sur l’antisémitisme, en France et plus largement en Occident, sert avant tout de fond de commerce à une "doctrine de la haine" qui prétend lutter contre une forme de racisme en entretenant d’autres : l’islamophobie, l’arabophobie, la négrophobie, ainsi que d’autres stéréotypes racistes destinés à banaliser toutes les formes d’atteintes à la dignité humaine de l’Autre et qui servent aussi, par la même occasion, à justifier les crimes de guerre sionistes et le négationnisme anti-palestinien. Plus largement, ces mêmes stéréotypes attentatoires à l’égale dignité humaine de l’Autre (construit dans les médias comme un Être inférieur, dangereux ou imprévisible) servent aussi d’alibi à l’ingérence néocolonialiste de l’Occident, allié obligé de l’état sioniste ; lequel Occident viole les souverainetés des nations du monde arabo- musulman quand il ne pactise pas avec leurs autocrates contre les aspirations démocratiques de leurs peuples. Et c’est là où le projet raciste et colonialiste du sionisme est intimement lié à celui de l’hégémonisme occidental.
Karim R’Bati 
La lutte contre l’antisémitisme à l’épreuve du péril sioniste
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J
Hello bonjour<br /> Bravo pour cet exposé courageux. L' antisémitisme ne peut en aucune façon servir d'alibi aux juifs européens ils ne sont pas même pas sémites mais ashkénazes donc afkazes , ils ne sont pas des descendants des hébreux. Il faudrait dire anti juifs, il n' y en a pas en France , il n'y a que des antisionistes opposés à cet état criminel qu'est Israël mais cela ils ne veulent pas l'entendre. Les sionistes ne représentent que 4% des juifs mais ils ont confisqué tous les pouvoirs...nous sommes trop gentils...Ce n'est qu' une mafia qu'il faut combattre.<br /> Amitiés<br /> condor79
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